10 questions à ‘Ninon Demeulenaère’ – anosmique congénitale
Bonjour à tous,
Lorsque j’ai proposé à Ninon Demeulenaère de témoigner dans la rubrique ’10 questions à…’, elle n’a eu aucune hésitation ! Vous découvrirez ci-dessous cette interview en toute intimité, dans les coulisses de la vie d’une anosmique congénitale, entre souffrance et espoir.
Bonjour Ninon, tu es anosmique congénitale, je te remercie d’avance pour ce témoignage, tu as souhaité que cette interview ne soit pas anonyme.
Prête ? 😉
Question n°1 : Peux-tu nous dire comment tu es devenue anosmique ?
ND : Je suis anosmique congénitale. Je l’ai découvert il n’y a pas si longtemps, environ 3 ans alors que j’ai 19 ans car avant je ne savais pas ce qu’était l’odorat, lorsque l’on me demandait si je trouvais que ça sentais bon (ex du parfum) je disais oui oui, mais au final je ne sentais rien et je ne différenciais aucune odeur.
Question n°2 : Avant de devenir anosmique, savais-tu qu’il était possible de perdre l’odorat ? et pourquoi ?
ND : Non, avant que je ne le découvre je ne savais pas qu’il était possible de perdre l’odorat ou de naitre sans.
Question n°3 : Comment as-tu organisé ton quotidien pour vivre avec ce handicap ?
ND : Mon quotidien n’a pas changé car je ne sais pas ce qu’est une odeur contrairement aux anosmiques qui ont perdu l’odorat…
Question n°4 : Qu’est-ce qui te manque le plus aujourd’hui ?
ND : Je ne peux pas dire qu’il y a quelque chose qui me manque car je ne sais pas ce qu’est la sensation de sentir.
Question n°5 : Comment se passe tes repas aujourd’hui ?
ND : Comme je suis anosmique congénitale, j’ai le goût, j’aime certaines choses d’autre moins, toutefois mon gout n’est pas très développé, je ne différencie pas les herbes, ou les épices, ou la viande, ou bien le poisson.
Question n°6 : En parles-tu autour de toi ? à tes proches ?
ND : Oui, mes proches le savent, lorsque j’en parle à des personnes quand ça arrive dans les conversations tout le monde est « choqué »
Question n°7 : Ton anosmie t’a-t’elle créé des complications ? À toi ou à ta famille durant toutes ces années jusqu’à tes 15 ans ?
ND : je pense que cela n’aurait rien changé car de toute façon il n’y a pas de traitement médical. Jamais de complication si ce n’est du stress quand la bouteille de gaz est finie et que je ne m’en rends pas compte par l’odeur … à moi et à ma famille pas de complications puisque nous n’en avions jamais parlé et que je vivais normalement .
Question n°8 : Est-ce que tu te parfumes ?
ND : Je n’ai jamais eu de parfum.
Question n°9 : Ninon, l’adolescence d’une anosmique congénitale ressemble à quoi ? Des doutes ? Des questions ? Des mensonges ?
ND : Je n’ai découvert que vers l’âge de mes 15 ans qu’il était possible de ne pas avoir d’odorat, car avant je n’y faisais pas attention, lorsque l’on me demandait si un parfum sentait bon je disais « oh oui » mais tout compte fait d’un parfum à l’autre aucune différence aucune sensation de sentir enfin je ne sais pas ce qu’est cette sensation à vrai dire. Je me suis ensuite demandée pourquoi je n’avais pas d’odorat, qu’est ce qu’une odeur, ai-je une odeur à moi ? C’est quoi la sensation de sentir… je ne peux pas en souffrir comme un anosmique qui a perdu l’odorat car je ne sais pas ce que c’est toutefois c’est parfois très frustrant lors des dîners, ou bien je ne me sens pas alors je crains toujours de puer, je ne vais jamais dans une parfumerie…
Question n°10 : Ton rêve dans 10 ans ?
ND : J’aimerais un jour avoir la sensation de sentir rien qu’une fois.
Merci Ninon pour cette interview en toute transparence, elle restera un moment important pour toi et pour l’association !
Je vous donne rendez-vous dans quelques semaines pour un nouvel article de ‘10 questions a…’
Vous pouvez bien évidemment laisser un commentaire, c’est anonyme, c’est gratuit et ça fera plaisir à Ninon et ça fera avancer l’anosmie 😉 😉 😉
Jean-Michel
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Bonsoir,
Merci Ninon, votre témoignage est courageux, il me fait du bien, mi qui ai caché cette anosmie congénitale à mes parents jusqu’à 21 ans… de la peur, des doutes, des questions auxquelles je ne pouvais pas répondre alors le mensonge s’installe, encore et encore… puis un jour une discussion autour du potager et mes parents qui ‘tombent de leur chaise’. cette discussion laissera des traces pendant de longues année. Bravo pour votre courage, j’espère que cela en inspirera beaucoup d’autre. Christiane.B
Je tombe par hasard sur votre site, je ne connaissais pas cette maladie, je suis très surprise de ne jamais en avoir entendu parlé, je ne savais pas qu’on pouvait perdre l’odorat. J’utilise tellement mon odorat, cette privation doit être une chose terrible, courage à vous et bonne continuation à l’association.